Histoire de l’antidopage au Canada

1968

  • Le Comité international olympique (CIO) publie la première liste de médicaments interdits pour les Jeux olympiques d’été de 1968.

 1975

  • Le premier résultat positif canadien à un test pour une infraction non liée aux stéroïdes survient pendant les Jeux panaméricains de 1975. Un athlète se voit retirer sa médaille de bronze. Sans le savoir, il aurait pris un comprimé pour le rhume contenant un médicament interdit.

1976

  • D’autres tests sont effectués dans le cadre des Jeux olympiques de 1976, qui ont lieu à Montréal. Ces tests sont analysés dans le laboratoire accrédité du CIO de Montréal mis sur pied spécifiquement à cette fin pendant les Olympiques.

1981

  • Le premier résultat positif canadien à un test pour l’usage de stéroïdes est effectué dans le cadre des Jeux de la Conférence du Pacifique tenus en Nouvelle-Zélande. L’athlète conteste sous prétexte que les contraceptifs oraux peuvent avoir entraîné les résultats anormaux. Les tentatives de reproduction des circonstances par le biais d’un projet de recherche échouent. Le test présentant des résultats anormaux est confirmé.

1982

  • Le Conseil canadien des sciences et de la médecine du sport (CCSMS) effectue un sondage exhaustif sur le dopage dans le sport amateur auprès de 1 500 athlètes, entraîneurs, médecins praticiens et médecins non-praticiens canadiens. Le taux de réponse parmi les athlètes des sports où le dopage est possible est relativement faible. Moins de 5 % des athlètes déclarent faire usage ou avoir fait usage de substances améliorant la performance.

1983

  • Deux haltérophiles canadiens obtiennent des résultats positifs dans le cadre des Jeux panaméricains qui ont lieu à Caracas, au Venezuela. Le fait que les athlètes quittent les Jeux à la suite de l’annonce de contrôles du dopage avant le début de la compétition laisse croire que les athlètes évitent volontairement les contrôles.
  • L’incident des Jeux panaméricains incite le gouvernement fédéral à mettre sur pied une politique et un programme antidopage. En décembre 1983, le ministre du gouvernement fédéral responsable des enjeux sportifs adopte la politique L’usage de drogues et le contrôle du dopage dans le sport.
  • Le gouvernement fédéral demande au CCSMS d’établir un comité consultatif sur le dopage dans le sport amateur. Quatre haltérophiles canadiens sont arrêtés à l’aéroport de Mirabel et sont accusés de diverses infractions liées à l’importation de médicaments interdits. Ils seront par la suite blanchis de toute accusation.

1984

  • Au titre d’une nouvelle politique du gouvernement fédéral, les organismes nationaux de sport doivent mettre sur pied des politiques et des plans pour leur sport respectif. Les activités du printemps et de l’été de 1984 sont axées principalement sur l’élaboration de politiques et sur les tests effectués auprès des athlètes pendant la période précédant les Jeux olympiques d’été qui ont lieu à Los Angeles.
  • Le CCSMS signe un contrat avec le laboratoire (INRS-Santé) accrédité du CIO de Montréal pour l’analyse des échantillons.
  • Une présentation de diapositives sur le Dopage dans le sport amateur est préparée, de même qu’une trousse de ressources à l’intention des personnes-ressources ayant de l’expérience en médecine, en science et en sport.
  • Deux haltérophiles canadiens obtiennent des résultats positifs juste avant les Jeux olympiques de Los Angeles. Les athlètes sont exclus de l’équipe olympique et retournent au Canada.

1985

  • Le contrat avec le laboratoire (INRS-Santé) est prolongé de quatre ans et comprend l’analyse des échantillons, la recherche et les services consultatifs.
  • Le comité consultatif du CCSMS continue d’élaborer les Méthodes de fonctionnement normaliséesen matière de contrôle du dopage.
  • Six athlètes canadiens obtiennent des résultats positifs pour l’usage de stéroïdes : quatre en haltérophilie, un en athlétisme et un autre en natation.
  • Le contrôle du dopage est effectué pour la première fois dans le cadre des Jeux d’été du Canada, et ce, pour deux sports : cyclisme et athlétisme.
  • Sport Canada et le CCSMS mettent sur pied une trousse éducative complète en matière d’antidopage.
  • Le Canada est officiellement représenté pour la première fois au Comité pour le développement du sport, avec l’aide de son groupe d’experts sur la Charte européenne contre le dopage. Le Canada acquiert des connaissances directes sur l’expérience d’autres nations en Europe qui travaillent sur des campagnes antidopage.
  • Deux haltérophiles de l’Union soviétique sont arrêtés pour avoir en leur possession de grandes quantités de stéroïdes à leur arrivée au Canada pour une compétition.
  • La politique antidopage du gouvernement fédéral est renforcée. Elle inclut désormais les manipulations physiques illégales et contraires à l’éthique, et les sanctions pour les premières infractions de dopage pour l’usage de stéroïdes sont prolongées d’un minimum d’un an d’inadmissibilité au financement fédéral à une inadmissibilité à vie.

1986

  • Des procédures d’arbitrage sont mises sur pied afin d’offrir un meilleur niveau d’appel aux athlètes qui désirent contester les sanctions liées au dopage.
  • Les organismes nationaux de sport continuent d’élaborer et de mettre en place des plans antidopage. Toutefois, les infractions découlant de l’usage de stéroïdes ne sont pas éliminées : trois en athlétisme et une en haltérophilie.

1987

  • L’Association olympique canadienne émet sa politique antidopage qui respecte la détermination de tests positifs par d’autres organismes régissant le sport et tient une audience avant l’imposition de sanctions.
  • La Fédération haltérophile canadienne commence à effectuer des tests hors compétition à court préavis.
  • Le comité consultatif du CCSMS conteste avec succès la décision du CIO visant à bannir l’usage de la noréthistérone sous prétexte que l’interdiction de faire usage de ce médicament peut nuire à la santé reproductive des athlètes féminines.
  • Les athlètes de quatre sports sont testés dans le cadre des Jeux d’hiver du Canada : boxe, lutte, haltérophilie et ski de fond.

1988

  • Un système visant à donner de la formation aux agents de contrôle du dopage indépendants est mis en place pour assurer le respect des protocoles de contrôle du dopage.
  • Le Canada accueille la première Conférence mondiale permanente contre le dopage dans le sport.
  • Cinq Canadiens obtiennent des résultats positifs pour l’usage de stéroïdes : quatre en haltérophilie et un en athlétisme. Ces infractions donnent lieu à la Commission d’enquête sur le recours aux drogues et aux pratiques interdites pour améliorer la performance athlétique (Commission Dubin).
  • Les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux responsables du sport acceptent d’unir leurs efforts pour lutter contre le dopage dans le sport.

1989

  • En janvier commencent les témoignages dans le cadre de la Commission Dubin; ils durent 91 jours. Au moins 122 témoins se succèdent, notamment des athlètes, des entraîneurs, des administrateurs sportifs, des représentants du CIO, des médecins et des représentants du gouvernement.
  • Pendant les Jeux d’été du Canada de 1989, cinq contrôles du dopage sont effectués dans cinq sports : athlétisme, aviron, cyclisme, canoë et lutte. Dorénavant, les contrôles du dopage deviennent une pratique standard pour tous les Jeux du Canada.
  • Le comité consultatif du CCSMS révise les Méthodes de fonctionnement normalisées du contrôle antidopage et met sur pied des protocoles canadiens pour les contrôles de dopage sans préavis.
  • La deuxième Conférence mondiale permanente contre le dopage dans le sport a lieu à Moscou. Les représentants du gouvernement fédéral présentent « Un modèle de programme national antidopage ».
  • Quatre athlètes canadiens obtiennent des résultats positifs : un en athlétisme, un en bobsleigh, un en escrime et un en haltérophilie.

1990

  • Les organismes nationaux de sport approuvent les politiques antidopage qui respectent les protocoles en matière de contrôles de dopage sans préavis tel qu’ils sont indiqués dans lesMéthodes de fonctionnement normalisées du contrôle antidopage.
  • Justice Dubin soumet son rapport de 638 pages sur la Commission d’enquête sur le recours aux drogues et aux pratiques interdites pour améliorer la performance athlétique, comportant 70 recommandations.
  • Des athlètes d’au moins 25 sports doivent participer à des contrôles du dopage sans préavis.
  • Quatorze athlètes canadiens obtiennent des résultats positifs : un en bobsleigh, deux en boxe, trois en football universitaire, un en cyclisme, deux en football, deux en haltérophilie et trois en culturisme.
  • Le gouvernement fédéral signe une entente antidopage trilatérale avec l’Australie et le Royaume-Uni.

1991

  • Le ministre d’État (Jeunesse, Santé et Sport amateur) annonce la mise sur pied d’un organisme antidopage indépendant et approuve une nouvelle Politique canadienne en matière de sanctions pour dopage sportif.
  • Dix athlètes canadiens obtiennent des résultats positifs pour des substances interdites : deux en athlétisme, deux en culturisme, un en boxe, deux en football universitaire, un en football junior et deux en haltérophilie.
  • En septembre, le nouvel Organisme antidopage canadien (OAC) est officiellement lancé et il devient opérationnel en janvier 1992.

1992

  • L’OAC effectue environ 2 600 contrôles de dopage domestiques dans 52 sports amateurs, dont 55 % font partie de la catégorie des contrôles de dopage sans préavis, où les athlètes sont avisés peu de temps auparavant ou pas du tout.
  • Ces contrôles révèlent 13 infractions de dopage domestiques.
  • L’OAC est renommé Centre canadien sur le dopage sportif (CCDS).
  • Le CCDS publie une révision des Méthodes de fonctionnement normalisées du contrôle antidopage.

1993

  • Environ 2 800 contrôles de dopage domestiques couvrant 52 sports amateurs sont effectués, parmi lesquels 63 % sont sans préavis.
  • Un total de 20 infractions de dopage domestiques est signalé.
  • Le contrat de service avec le laboratoire accrédité du CIO de Montréal est prolongé.
  • Les Méthodes de fonctionnement normalisées du contrôle antidopage sont révisées une fois de plus. Les mécanismes d’appel sont améliorés et une procédure visant à revoir les demandes de réintégration à la suite d’infractions de dopage est instituée.
  • Un Guide du contrôle antidopage pour les athlètes et les entraîneurs est publié, de même qu’un livret résumant les substances et les méthodes interdites ainsi qu’une brochure illustrant les procédures de contrôle du dopage.

1994

  • Environ 2 800 contrôles de dopage domestiques sont effectués, parmi lesquels 72 % sont sans préavis, soit le plus important pourcentage de tests effectué à l’échelle mondiale en 1994.
  • Un total de 14 infractions de dopage domestiques est signalé.
  • Un sondage scolaire national fait réfléchir plus de 16 000 jeunes Canadiens sur leur attitude envers les drogues et le sport.
  • Le CCDS signe un contrat avec la Fédération internationale d’athlétisme amateur (FIAA) pour fournir des services de contrôle du dopage en Amérique du Nord et centrale.
  • Un programme visant à donner de la formation aux agents de contrôle du dopage et à les accréditer est lancé.
  • De nouvelles dispositions en matière de réintégration aux fins de la Politique canadienne en matière de sanctions pour dopage sportif sont introduites.

1995

  • Environ 2 100 contrôles de dopage domestiques sont effectués, parmi lesquels 76 % sont sans préavis, soit le plus important pourcentage de tests effectué à l’échelle mondiale en 1995.
  • Un total de 11 infractions de dopage domestiques est signalé.
  • Le CCDS fusionne avec Esprit sportif Canada et change son nom pour Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) le 1er octobre.
  • Le CCES effectue un sondage auprès des athlètes de haut niveau et est très satisfait de ses procédures de prélèvement des échantillons.

1996

  • Un total de 1 819 contrôles de dopage domestiques, parmi lesquels 77 % sont sans préavis, sont effectués auprès d’athlètes canadiens.
  • Un total de 13 infractions sont signalées dans huit sports : deux en athlétisme, une en dynamophilie pour aveugles, deux en bobsleigh, quatre en football universitaire, une en sports équestres, une en football junior, une en aviron et une en ski nautique.
  • Des athlètes prennent part à des contrôles de dopage dans le cadre de 29 événements tenus au Canada pendant l’année (309 tests) et aucune infraction n’est signalée.
  • Des contrats pour des services de contrôle du dopage sont signés avec neuf organismes (246 tests). Sept infractions sont signalées dans deux sports : cinq en haltérophilie et deux en dynamophilie.
  • Le CCES requiert les services du Centre canadien pour le sport et la loi, une autorité indépendante, pour coordonner les appels, les réintégrations et les révisions de cas en vertu de la Politique canadienne en matière de sanctions pour dopage sportif, à l’aide d’arbitres indépendants.

1997

  • Un total de 1 682 contrôles du dopage domestiques, parmi lesquels 78 % sont sans préavis, sont effectués auprès d’athlètes canadiens.
  • Un total de 13 infractions sont signalées dans quatre sports : six en football universitaire, une en cyclisme, cinq en football junior et une en haltérophilie.
  • Des athlètes prennent part à des contrôles de dopage dans le cadre de 46 événements tenus au Canada pendant l’année (415 tests). Une infraction est signalée en athlétisme pendant les Jeux d’été du Canada.
  • Des contrats pour des services de contrôle du dopage sont signés avec 12 organismes (234 tests). Neuf infractions sont signalées dans deux sports : six en culturisme et trois en dynamophilie.
  • L’Entente antidopage internationale (EAI), un organisme-cadre composé de représentants du Canada et de plusieurs autres pays, complète un Manuel d’assurance de la qualité (Quality Assurance Manual) qui énonce les normes internationales de contrôle du dopage. Il y a espoir que l’usage à grande échelle de ces normes parmi les organismes de sport et les organismes de sport contre le dopage donnera lieu à des contrôles de dopage plus efficaces dans le monde.
  • Le CCES signe une entente trilatérale avec l’Australian Sports Drug Agency et la United States Olympic Committee afin qu’ils unissent leurs efforts en matière de recherche, d’éducation et d’activités de supervision concernant l’usage de drogues dans le sport.
  • Le CCES traite plus de 850 demandes de renseignements sur des médicaments et des suppléments provenant d’athlètes.

1998

  • Un total de 1 732 contrôles du dopage domestiques, parmi lesquels 79 % sont sans préavis, sont effectués auprès d’athlètes canadiens.
  • Un total de 13 infractions sont signalées dans cinq sports : trois en bobsleigh, une en football universitaire, une en plongeon, trois en football junior et une en haltérophilie.
  • Des athlètes prennent part à des contrôles de dopage dans le cadre de 25 événements tenus au Canada pendant l’année (155 tests). Une infraction est signalée en rugby pendant les Pacific Rim Series.
  • Des contrats pour des services de contrôle du dopage sont signés avec onze organismes (240 tests). Onze infractions sont signalées dans deux sports : dix en culturisme et une en dynamophilie.
  • Le CCES traite plus de 950 demandes de renseignements sur des médicaments et des suppléments.

1999

  • Un total de 1 623 contrôles du dopage domestiques, parmi lesquels 80 % sont sans préavis, sont effectués auprès d’athlètes canadiens.
  • Un total de quatre infractions sont signalées dans quatre sports : une en athlétisme, une en cyclisme, une en ski nautique et une en haltérophilie.
  • Des athlètes prennent part à des contrôles de dopage dans le cadre de 38 événements tenus au Canada pendant l’année (1 173 tests). Une infraction est signalée dans le hockey à roulettes pendant les Jeux panaméricains tenus à Winnipeg.
  • Des contrats pour des services de contrôle du dopage sont signés avec onze organismes (245 tests). Un total de 25 infractions sont signalées dans trois sports : vingt en musculation, quatre en hockey et une en haltérophilie.
  • Après de nombreuses consultations auprès de la communauté sportive canadienne, une nouvellePolitique canadienne en matière de sanctions pour dopage sportif est approuvée, sans compter que le Règlement canadien sur le contrôle de dopage est revu, afin d’entrer en vigueur à compter de janvier 2000.
  • À la suite du scandale du Tour de France de 1998, où les forces policières ont saisi plusieurs substances médicales interdites auprès d’équipes et d’entraîneurs en cyclisme, le Comité international olympique (CIO) a convoqué la Conférence mondiale sur le dopage dans le sport à Lausanne, en Suisse. L’Agence mondiale antidopage (AMA) est mise sur pied en novembre.