(Ottawa, Ontario – le 18 décembre 2020) – Le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) a déclaré ce qui suit en réaction à la conclusion de fait du Tribunal arbitral du sport (TAS) concernant le refus de l’Agence antidopage de Russie (RUSADA) de se conformer au Code mondial antidopage (le Code).
 

Le CCES se réjouit de la confirmation par le TAS de la non-conformité de la RUSADA au Code, mais est déçu que la décision n’entérine pas les conséquences proposées par l’Agence mondiale antidopage (AMA), conséquences qui étaient justes, appropriées et conformes au Standard international pour la conformité au Code des signataires (SICCS).

Ce scandale, orchestré par l’État russe, constitue de loin l’infraction de dopage la plus choquante depuis la création de l’AMA, et ses circonstances aggravantes réclamaient une sanction plus sévère. Nous croyons qu’en réduisant la durée de la sanction à deux ans et en omettant d’imposer un seuil de contrôle clair pour les athlètes russes neutres avant les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo, le Tribunal a fait preuve d’une clémence injustifiée et excessive.

De plus, certaines concessions accordées sont inutilement indulgentes. Généralement, les athlètes qui violent sciemment les règles antidopage internationales sont suspendus des compétitions sportives organisées pendant quatre ans. Or, malgré avoir manipulé, avec le soutien de l’État, des données de laboratoire, la Russie s’en tire plutôt bien avec une mise au ban de seulement deux ans, au cours desquels ses athlètes pourront prendre part aux compétitions sans trop de contraintes. La sentence du TAS est trop indulgente et conciliante alors que la situation exigeait une sanction rigoureuse, s’appliquant dans toute la mesure permise par le Code et le SICCS.

Elle met en lumière l’importance d’harmoniser le Code mondial antidopage et d’appliquer les règles et les conséquences des infractions de manière cohérente. C’est pourquoi nous encourageons l’AMA à s’assurer que tous les signataires du Code appuient les sanctions imposées à la RUSADA par le Tribunal arbitral du sport, à l'approche des Jeux de Tokyo et au-delà.