Les efforts antidopage canadiens minés par les carences dans l’application des normes

Le PDG de l’agence antidopage canadienne réagit au rapport de la commission de l’AMA sur le scandale russe

(Ottawa, Ontario – Le 9 novembre 2015) – Selon le grand patron du Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES), les efforts déployés par les grandes nations sportives dans le but d’éradiquer le dopage sont minés faute d’une surveillance plus rigoureuse de la part de l’Agence mondiale antidopage (AMA) et de conséquences plus lourdes pour les pays et les fédérations sportives qui ne se conforment pas aux règles internationales.

Paul Melia, président-directeur général du CCES a réagi ainsi au rapport incriminant rendu public aujourd’hui par la commission d’enquête mise sur pied par l’AMA et présidée par le Canadien Dick Pound.

Dans son rapport, la commission fait la démonstration du dopage et d’une corruption généralisée et des manquements systémiques au sein du système sportif russe et de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF).

« Les conclusions de la commission sont profondément perturbantes et extrêmement décevantes, a déclaré Monsieur Melia. L’AMA a instauré les règles et s’est vu confier le mandat de superviser les efforts antidopage dans le monde entier. Ce rapport confirme clairement une chose : la route sera encore très longue avant que nous puissions garantir aux athlètes qui optent de pratiquer un sport propre des conditions équitables. Et ce problème n’est pas propre à la Russie, et n’est pas propre à l’athlétisme. Les preuves révélées aujourd’hui condamnent un système sportif qui a perdu ses repères moraux. Sans des valeurs claires pour guider le système, la cupidité, la corruption, la victoire à tout prix et d’autres menaces peuvent avoir le dessus. »

M. Melia a félicité la commission d’enquête pour son travail remarquable et appuie ses recommandations, y compris la suspension de la Fédération russe d’athlétisme, ce qui pourrait avoir comme répercussion de bannir les athlètes  russes en athlétisme des Jeux olympiques d’été à Rio, l’an prochain. M. Melia s’est également rallié derrière M. Pound qui réclame une hausse significative des ressources consacrées aux efforts internationaux antidopage.

« Présentement, très peu de ressources sont affectées à la lutte contre le dopage. C’est un peu comme si essayait d’assainir l’eau d’une piscine olympique avec un compte-gouttes de chlore en se disant qu’il faut avoir confiance et que cela suffira », a-t-il ajouté. « Ici, nous avons appris notre leçon en 1988, et nous avons pris d’importantes mesures pour nous assurer que le Canada se conforme au nouveau Code mondial antidopage. Notre travail se trouve grandement érodé quand l’AMA n’est pas en mesure de s’assurer que toutes les fédérations sportives internationales se conforment aux mêmes normes. » 

Le président-directeur général du CCES a souligné les récentes améliorations apportées au Programme canadien antidopage (PCA) à titre d’exemple de ce qu’il est possible d’accomplir quand un gouvernement, les organismes nationaux de sport et une agence antidopage indépendante œuvrent de concert à la promotion d’un sport propre.

« Notre programme amélioré a été mis en vigueur en janvier cette année, et nous savons que le nouveau PCA, qui est davantage axé sur l’éducation, une hausse des contrôles, le recueil d’informations et des enquêtes ciblées, a les effets escomptés. Nous travaillons très fort à défendre les intérêts des athlètes qui disent non au dopage, a poursuivi M. Melia. Les bienfaits du sport sans dopage sont trop précieux pour les gaspiller et exigent des efforts antidopage à la hauteur, conformes au Code et certifiés ISO, indépendants du sport et indépendants du gouvernement. »  

Durant les trois mois qui ont précédé les Jeux panaméricains à Toronto, par exemple, le CCES a réalisé 1 037 contrôles d’échantillons d’urine prélevés auprès d’athlètes canadiens, soit deux fois plus que durant la même période l’an dernier. Au cours des huit premiers mois de 2015, le CCES a mis au jour 18 violations des règles antidopage impliquant des athlètes canadiens, comparativement à 13 cas de violation décelé pour toute l’année 2014. L’obligation pour les athlètes de participer au volet éducation a fait en sorte que plus de 20 500 équipes de niveau national, universitaire et collégial, ont eu accès à un module d’apprentissage en ligne amélioré durant les huit premiers mois de 2015.

« La commission d’enquête présidée par Dick Pound a permis de déceler de scandaleuses violations du Code, a souligné Paul Melia. Jamais, jusqu’à ce jour, a-t-on entendu pareille exhortation à procéder à un grand nettoyage du sport international. Le Canada fait sa part pour se conformer au Code dans tous les sports, mais pour que le système ait un sens, il faut en faire autant dans tous les sports et dans tous les pays du monde. »  

Le CCES est l’organisme national indépendant et à but non lucratif responsable de l’administration du Programme canadien antidopage. En vertu des règles du PCA, le CCES est tenu de rendre publique toute violation aux règles antidopage. Nous reconnaissons que le sport sain peut faire une grande différence pour les individus, les collectivités et notre pays. Nous avons pris l’engagement de travailler de façon collaborative pour engendrer un système sportif basé sur des valeurs et animé par des principes; de protéger l’intégrité du sport des forces négatives du dopage et d’autres menaces non éthiques; de défendre le sport juste, sécuritaire et ouvert à tous.

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