Le CCES exhorte l’AMA à reporter sa décision sur la conformité de RUSADA

(Ottawa, Ontario – le 18 septembre 2018) – Le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES), l’organisation antidopage nationale du Canada, est troublé par les déclarations faites par l’Agence mondiale antidopage (AMA) les 14 et 15 septembre au sujet de la réintégration de l’Agence antidopage de Russie (RUSADA) par le Comité exécutif de l’AMA.

En raison du manque de transparence et de communication de l’AMA quant à ses plans de réintégrer RUSADA lors de la réunion du Comité exécutif le 20 septembre, le CCES recommande de reporter le dossier à la prochaine réunion du Comité exécutif et du Conseil de fondation en novembre. Ce report laisserait à l’AMA et au Comité de révision de la conformité (CRC) le temps de communiquer clairement aux parties prenantes, avant la réunion, la raison pour laquelle ils croient que RUSADA répond maintenant aux conditions de la Feuille de route vers la conformité de RUSADA. La décision de l’AMA doit être fondée sur des principes et centrée sur les athlètes si elle souhaite préserver la confiance de ces derniers dans le système antidopage mondial.

Le CCES appuie pleinement le CRC et a la conviction que les critères de la Feuille de route sont justes et réalistes. Le CCES reconnaît en outre les efforts qu’a réalisés RUSADA pour satisfaire à 29 des 31 critères; mais pour l’heure, il met en doute l’évaluation du CRC selon laquelle la Russie répondrait maintenant aux deux derniers critères, soit :

  1. Les autorités responsables de la lutte contre le dopage en Russie doivent accepter publiquement les résultats publiés de l’enquête McLaren. Ces autorités incluent RUSADA, le ministère des Sports et le comité national olympique.
  2. Le gouvernement russe doit donner accès aux entités appropriées aux échantillons d’urine conservés au laboratoire de Moscou. L’accès à ces échantillons est actuellement bloqué en raison d’une enquête fédérale.

Une analyse de la documentation publiée par l’AMA les 14 et 15 septembre permet de conclure que la Russie ne répond manifestement pas à l’un ou l’autre de ces deux critères. Par conséquent, la réintégration de RUSADA serait à l’heure actuellement pour le moins prématurée, et supposerait dans tous les cas une modification de la Feuille de route.

Le CCES est profondément en désaccord avec l’AMA quand celle-ci affirme que pour exercer un leadership fort, il faut faire preuve de la souplesse nécessaire pour nuancer l’interprétation de la Feuille de route. En tant qu’organisme mondial de réglementation, l’AMA doit en tout temps faire montre de détermination et de conviction. Pour exercer un leadership fort, il faut obliger les signataires à respecter les exigences du Code mondial antidopage et, dans ce cas, les critères de la Feuille de route. L’AMA ne propose pas une interprétation nuancée et souple du Code aux athlètes qui violent les règles antidopage, alors pourquoi le ferait-elle pour les auteurs de la plus vaste conspiration de dopage de l’histoire du sport?

« La communauté sportive internationale s’est mobilisée sur la question. L’AMA ne peut pas ignorer tous ces athlètes et organismes sportifs qui réclament le droit à un sport propre, déclare Paul Melia, président-directeur général du CCES. Lors du premier Forum mondial des athlètes de l’AMA en juin 2018, les participants ont exigé l’application de la Feuille de route. Si l’AMA reste sourde aux revendications des athlètes propres – les principaux intéressés du sport sans dopage et du Mouvement olympique – à quoi servent nos efforts? »

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