Pourquoi les commanditaires olympiques restent-ils muets?

21 septembre 2018

Par Paul Melia, Président et directeur général du CCES

Le Comité exécutif de l’Agence mondiale antidopage (AMA), appuyé sans réserve par le Mouvement olympique, a voté hier pour la réintégration de RUSADA, même si le gouvernement russe ne s’est pas conformé à toutes les exigences de la Feuille de route vers la conformité que lui avait imposée l’AMA. Les athlètes de partout dans le monde ont à juste titre accueilli la nouvelle avec une profonde désapprobation. Cette décision de réintégrer RUSADA, pleinement appuyée par le Comité international olympique, a porté un dur coup à l’image de marque olympique. 

On peut maintenant se demander : les Olympiques appuient-ils la tricherie? On dirait que oui, puisque l’AMA et le CIO ont admis de nouveau RUSADA, même si elle ne répond pas aux conditions fixées par l’AMA dans sa Feuille de route. 

Les Olympiques appuient-ils les athlètes propres? Eh bien non, puisque l’AMA et le CIO ont ignoré ceux qui ont participé en grand nombre au Forum mondial des athlètes de l’AMA, et qui ont réclamé l’application de toutes les dispositions de la Feuille de route antérieur à réadmettre RUSADA.

Je crois que cette décision a dévoilé les véritables valeurs olympiques. Je me demande maintenant pourquoi des sociétés voudraient associer leur marque à une culture du sport olympique qui tolère la tricherie, au mépris de la majorité des athlètes propres dont elle prétend servir les intérêts. La véritable question est : pourquoi les entreprises partenaires du CIO ne sont-elles pas consternées par la décision de l’AMA? Et pourquoi restent-elles muettes?