Les traumatismes crâniens – les séquelles invisibles

4 décembre 2012
Un contrôle dur le long des planches

Dans une vingtaine d’années, on se demandera à propos des traumatismes crâniens dans le sport par quelle idiotie nous avons pu accepter que des enfants soient exposés à ce genre de blessure quotidiennement. De nos jours, nous employons plus volontiers pour désigner les traumatismes crâniens des termes « voir trente-six chandelles » et d’autres euphémismes qui banalisent et minimisent la gravité des séquelles que peut produire un coup à la tête dans le sport. Il y a dix ans, nous aurions pu plaider l’ignorance. Nous ne connaissions pas encore les séquelles, pour  la plupart irréversibles, que causent ces coups portés à la tête de nos enfants. Aujourd’hui, nous en avons la preuve médicale.

Hier encore,  on apprenait selon les résultats d’une étude menée à Toronto sous la direction du Dr Michael Cusimano, neurochirurgien au St. Michael’s Hospital, que l’interdiction des mises en échec dans les règles du sport pourrait réduire grandement diverses blessures notamment  les commotions cérébrales au hockey.  Cette étude, publiée dans le Journal de l'Association médicale canadienne révèle que près du quart des hockeyeurs âgés entre 9 et 16 ans subissent une commotion cérébrale au cours d’une seule saison. Inscrivez votre enfant au hockey et il aura une chance sur quatre de subir un traumatisme crânien chaque saison où il joue au hockey. L’étude enjoint à une modification des règles de jeu et à la transformation de la culture du sport.

Transformer la culture de nos sports en modifiant les règles de jeu et en offrant des incitatifs pour le jeu axé sur le respect et l’équité ne se fera pas du jour au lendemain. Mais cette transformation est possible et dépendra de l’importance qu’on lui accorde. Attachons-nous plus d’importance à la santé cérébrale de nos enfants ou à un comportement agressif même si celui-ci découle de traumatismes crâniens?

Il y a des années les défenseurs du tabagisme y allaient de déclaration comme celle-ci : « Mon grand-père fumait 2 paquets de cigarettes par jour et n’a jamais été malade de sa vie ». De nos jours, on entend la déclaration suivante : « J’ai reçu un coup à la tête, ça ne m’a pas fait mal et ça m’a endurci. »

La transformation de culture est possible. Commençons par accepter les preuves médicales et appelons les choses par leur nom : des traumatismes crâniens. Vous n’enverriez pas votre enfant jouer avec une fracture osseuse ou un muscle déchiré, alors cessons de les exposer au risque de traumatismes crâniens.  

Tags: 
Concussion