Centre canadien pour l'éthique dans le sport

Les situations déplorables peuvent parfois faire ressortir un aspect positif, comme c’est le cas pour l’impasse qui oppose les joueurs et la direction de la Ligue nationale de football (LNF). Il semblerait que dans la foulée de cet arrêt de travail, la LNF considère désormais fortement la possibilité de faire appel à l’Agence mondiale antidopage (AMA) afin de gérer son programme antidopage. Il semblerait que les propriétaires tentent d’intervenir auprès des différentes Cours pour qu’elles statuent en leur faveur afin que la saison débute selon leurs propres règles si aucune entente collective n’était convenue avec les joueurs. En vertu de ses propres règles, la ligue aimerait que l’AMA collabore avec elle, notamment en ce qui a trait aux analyses de sang visant à détecter l’usage d’hormones de croissance humaines.

Si cette situation permettait à la LNF d’adopter le Code mondial antidopage, l’industrie du sport professionnel de l’Amérique du Nord franchirait une étape importante. Le cas échéant, les autres sports de l’industrie du sport professionnel de l’Amérique du Nord, incluant la Ligue majeure de baseball (LMB), l’Association nationale de basketball (NBA) et la Ligue nationale de hockey (LNH) les imiteraient probablement. Le monde entier s’entend pour dire qu’adopter le Code mondial antidopage constitue la meilleure façon de lutter contre le dopage, mais les associations de joueurs de l’industrie du sport professionnel de l’Amérique du Nord ont résisté au nom des joueurs qu’ils sont censés représenter.

Ce serait un peu ironique qu’un arrêt de travail permette à la ligue d’adopter une politique antidopage plus efficace puisque les associations de joueurs ne pourraient pas s’y opposer. Les politiques antidopage existent d’abord et avant tout pour protéger la santé et la sécurité des athlètes. Elles assurent des règles de jeu équitables et elles permettent aux athlètes en santé de se sentir moins obligés de se droguer pour avoir les compétences nécessaires pour affronter les tricheurs. Et les associations de joueurs ne sont pas d’accord? J’espère, par souci pour les joueurs, que cette situation déplorable fera ressortir un aspect positif. Qu’en pensez-vous?