Il doit y avoir des conséquences pour les comportements racistes dans le sport

7 juin 2018
Par Paul Melia, Président et directeur général du CCES

Des joueurs des Premières Nations disent avoir été victimes de propos racistes lors d’un tournoi de hockey disputé récemment à Québec. Un entraîneur, des adversaires et des spectateurs auraient ainsi raillé ces athlètes de 13 et 14 ans à l’occasion de la Coupe Challenge Québec AAA, une compétition tenue du 25 au 27 mai.

Je n’en reviens pas que ce genre de harcèlement existe toujours dans le milieu du hockey mineur. Ce qui est encore plus incroyable, c’est qu’on dirait que les coupables vont s’en tirer : aucune conséquence pour les adversaires, l’entraîneur et les spectateurs (qui devaient être des parents, pour la plupart). Les arbitres n’ont rien fait, les organisateurs du tournoi prétendent qu’ils n’ont pas grand contrôle sur ce qui se produit sur la glace et dans les gradins, et Hockey Québec soutient que l’événement ne relève pas de sa compétence.  Et du côté de l’Association canadienne des entraîneurs et de Hockey Canada, c’est toujours le silence.

C’est classique : tout le monde est concerné, mais personne n’assume ses responsabilités. Autrement dit, tout le monde s’entend pour dire que les insultes racistes sont déplorables et totalement inacceptables, mais personne ne semble vouloir enquêter sur les allégations et, si elles s’avéraient fondées, imposer les sanctions nécessaires.

Une fois de plus, voici un cas qui soulève l’urgence, pour le système sportif canadien, de mieux protéger ses athlètes. Fermer les yeux, renvoyer la balle à d’autres, ne pas punir les coupables? Ce n’est plus acceptable.  Soit quelqu’un a l’autorité requise pour s’attaquer aux comportements racistes dans les sports (en quel cas, il doit le faire), soit personne n’a ce pouvoir (et alors, il est impératif de revoir le système).

Sortons la tête du sable et agissons!