Des substances interdites comme la méthylhéxaneamine trouvées dans des suppléments

(Ottawa, Ontario – le 1er mars 2012) – Le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) tient à mettre en garde les athlètes et leur personnel d’encadrement contre les suppléments et les produits de nutrition sportive qui continuent à être à l’origine de violations aux règles antidopage ici au pays et partout dans le monde.

« Plusieurs athlètes canadiens prennent des suppléments, y compris des produits pré-entraînement, des protéines en poudre, des boissons et vitamines énergisantes, indique Paul Melia, président et directeur général du CCES. Nombreux sont ces produits qui renferment des substances interdites qui ne sont dépistées qu’à un contrôle de dopage. Je ne crois pas que les athlètes sont pleinement conscients que la consommation de ces suppléments peut causer des torts irréparables à leur carrière sportive. »

Un bon exemple de ce problème majeur est le nombre élevé de récentes violations ayant à l’origine la méthylhéxaneamine (diméthylpentylamine) qui dans la Liste des interdictions de l’Agence mondiale antidopage (AMA) fait partie des stimulants interdits en compétition. 

Peut-on se fier aux étiquettes?

Il faut grandement se méfier des suppléments parce que leurs étiquettes ne sont pas fiables. Certains fabricants n’hésitent pas à déclarer que leurs produits renferment de substances interdites et indiquent lesquelles sur leurs étiquettes. D’autres fabricants produisent des suppléments qui renferment des substances interdites NON INDIQUÉES sur les étiquettes soit délibérément ou en raison de leur contamination.

Voici quelques produits où l’on retrouve certaines formes de méthylhéxaneamine parmi les ingrédients indiqués sur les étiquettes :  

Ces fabricants sont assez directs quant au risque de dopage lié à l’utilisation de leur produit. Dans son site Web, USPlabs enjoint les athlètes à consulter un représentant de leur organisation antidopage avant de prendre tout complément alimentaire pour s’assurer que ces suppléments sont conformes aux normes. USPlabs recommande aux athlètes d’obtenir l’autorisation de leur organisme de sport avant d’utiliser n’importe quel supplément et de s’abstenir d’en consommer sans une autorisation.

Un stimulant affiché sous un autre nom....

À tout le moins, les athlètes doivent s’assurer qu’un produit ne renferme pas de méthylhéxaneamine en lisant soigneusement l’étiquette. Mais ce stimulant, comme bon nombre de médicaments, est désigné par plusieurs appellations, dont les suivantes :

  • méthylhexanéamine OU méthylhexanamine
  • 1,3-diméthylpentylamine OU pentylamine
  • 1,3-diméthylamylamine OU DMAA
  • Geranamine
  • Floradrene
  • 2-hexanamine, 4-méthyl- OU 2-hexanamine, 4-méthyl- (9CI) OU 4-méthyl-2-hexanamine OU 4-méthyl-2-hexylamine
  • 4-méthylhexan-2-amine OU 2-amino-4-méthylhexane
  • Forthan OU Forthane OU 1,3-diméthylamylamineforthane
  • C7H17N

Si l’un de ces ingrédients figure sur l’étiquette, la prise de ce supplément entraînera un contrôle positif.

Un risque bien réel

Cela dit, même si aucun de ces ingrédients ne figure sur l’étiquette d’un produit, le risque d’un contrôle positif demeure présent.

Les suppléments les plus à craindre sont ceux qui renferment des substances interdites non indiquées sur leur étiquette. La méthylhéxaneamine peut être introduite dans un supplément en raison d’une contamination croisée durant le processus de fabrication. Elle peut aussi être ajoutée à un supplément pour ses effets et être délibérément omise dans la liste des ingrédients pour diverses raisons.  

Par conséquent, le CCES ne peut garantir que ces produits non soumis à une réglementation ne renferment pas de substances interdites. Nous déconseillons fortement aux athlètes de prendre des suppléments étant donné  le risque d’un contrôle positif par inadvertance. Tous les athlètes et leur personnel d’encadrement doivent comprendre qu’en vertu des règlements du Programme canadien antidopage et du Code mondial antidopage, les athlètes demeurent  entièrement responsables de toute substance interdite qui se retrouve dans leurs échantillons de contrôle de dopage, peu importe comment elles s’y sont retrouvées.

Le Centre canadien  pour l’éthique dans le sport est un organisme national indépendant et à but non lucratif. Nous reconnaissons que le sport sain peut faire une grande différence pour les individus, les collectivités et notre pays. Nous avons pris l’engagement de travailler en collaboration à activer un système sportif basé sur des valeurs et animé par des principes; à protéger l’intégrité du sport des forces négatives du dopage et d’autres menaces non éthiques; et à défendre le sport juste, sécuritaire et ouvert à tous.