Tout indique une exclusion complète de la Russie de Rio 2016

22 juillet 2016

C’est écrit sur le mur. Tout ce qui reste maintenant au Comité international olympique (CIO) et au Comité international paralympique (CIP), c’est de faire la bonne chose : la bonne chose pour l’intégrité du sport, pour les athlètes propres et pour quiconque dans le monde souscrit aux valeurs du Mouvement olympique.

Un tribunal suisse a rejeté l’appel de 67 athlètes russes en athlétisme, ce qui effectivement ouvre la voie à une exclusion complète des athlètes russes des Jeux olympiques et paralympiques d’été au Brésil.

Avec la décision rendue cette semaine par le Tribunal arbitral du sport (TAS), le dernier obstacle potentiel est tombé et le CIO fait maintenant face à une décision beaucoup plus simple alors que le Comité exécutif du CIO se réunira dimanche.

Et je m’attends à ce que le CIP fasse de même et exclue l’Équipe russe au moment où les Jeux paralympiques de Rio s’amorceront en septembre.

Tout ceci découle de deux enquêtes menées récemment par l’Agence mondiale antidopage (AMA). La première, l’automne dernier, avait révélé des preuves incontestables de dopage largement étendu et sanctionné par l’État au sein de l’équipe d’athlétisme russe.

Une investigation subséquente effectuée par le réputé avocat canadien Richard McLaren a jeté un regard plus complet sur le système de contrôle de dopage russe et ses conclusions sont pour le moins choquantes.

Son rapport prend l’allure d’un récit qui conviendrait à un thriller hollywoodien impliquant les plus hauts niveaux du gouvernement, les services secrets russes et virtuellement chacun des sports olympiques.

Le professeur McLaren a constaté, au-delà de tout doute raisonnable, que le système russe est corrompu de haut en bas. Des mesures détaillées, à sûreté intégrée, ont été mises en place pour remplacer les échantillons sales par des échantillons propres afin de protéger les athlètes russes de toute possibilité de détection. Tout ceci afin de s’assurer que le total des médailles de la Russie sur le sol national en 2014 surpasse largement ce que les responsables du gouvernement avaient perçu comme un échec lamentable lors des Jeux olympiques d’hiver de Vancouver quatre années auparavant.

Ces dernières révélations ont fait monter l’intensité du tollé international d’au moins quelques décibels. Quiconque croit en l’intégrité du sport et accorde de l’importance aux valeurs que promeut le Mouvement olympique réclame les sanctions les plus sévères possibles à l’égard de ces violations sans précédent du Code mondial antidopage.  

 Et la décision du TAS constitue la pièce finale du casse-tête pour le CIO. Combinée aux preuves flagrantes réunies par les deux enquêtes de l’AMA, elle conduit à la seule conclusion plausible et appropriée : que les athlètes russes soient bannis de toutes les compétitions internationales – y compris les Jeux de Rio 2016 – jusqu’à ce qu’il soit démontré que leur système antidopage rencontre les mêmes normes rigoureuses que pour chacun des autres pays.

Bien que cela puisse sembler une évidence, il demeure la troublante possibilité que le CIO puisse envisager d’autres options qui permettraient à des athlètes russes qui ont  été partie prenante du programme de dopage de leur gouvernement de bénéficier d’une « échappatoire » et de concourir à Rio (à ne pas confondre avec le « trou de souris » décrit dans le rapport de M. McLaren).

Il s’agit d’un moment décisif pour le sport international. Le monde entier a les yeux braqués sur le CIO et le CIP et leur réponse à cette crise aura des effets durables à long terme sur l’intégrité du sport partout dans le monde. Elle définira aussi l’héritage des membres actuels du Comité exécutif du CIO et du CIP.

Le rapport de Richard McLaren est le plus puissant appel à l’action à ce jour en vue d’un grand ménage complet du sport international. Je ne puis qu’espérer que le CIO et le CIP entendront cet appel.