Rapport de mi-parcours sur le nouveau Programme canadien antidopage

cces-2015cadp-thumb-f.pngÀ mi-chemin dans la période d’adoption du nouveau Programme canadien antidopage (PCA), nous avons des raisons de voir la situation avec optimisme et d’un œil préoccupé. 

Commençons par le point de vue du verre à moitié plein : le nouveau programme fonctionne bien.

Le PCA révisé a été instauré le 1er janvier cette année afin de répondre aux exigences plus strictes du Code mondiale antidopage 2015, de même qu’aux obligations du Canada en vertu de la Convention internationale contre le dopage dans le sport de l’UNESCO. Il permet également de s’assurer que les organismes nationaux de sport se conforment aux règles de leurs fédérations internationales respectives.

Grâce aux efforts de notre personnel au Centre canadien pour l'éthique dans le sport (CCES) et à la participation active de près de 80 organismes nationaux de sport, organismes nationaux de services multisports et centres nationaux du sport, le programme antidopage du Canada est plus complet que jamais.

Toronto 2015 – Violations des règles antidopage

Durant la période de trois mois (du 1er avril au 30 juin) menant aux Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 à Toronto, un total de 1 037 tests d’urine ont été effectués sur des athlètes canadiens en vertu du nouveau PCA, soit presque le double du nombre de tests effectués au cours de la même période l’an dernier (571).

Le programme de tests antidopage élargi, combiné à une attention accrue portée sur la collecte de renseignements et les enquêtes ciblées, s’est traduit par des allégations de neuf violations des règles antidopage mettant en cause des athlètes canadiens qui en étaient aux derniers stades de qualification en vue de Toronto 2015.

Dans un cas en particulier, le suivi minutieux des renseignements sur la localisation a mené à un test ciblé qui a confirmé que l’athlète utilisait des substances interdites. Dans d’autres cas, des renseignements recueillis grâce au service confidentiel « Signalez le dopage », ainsi qu’à une série d’interrogations, ont conduit à cibler deux athlètes pour des tests antidopage – ce qui a confirmé leur utilisation de substances interdites.

Dans les trois cas, les athlètes sont interdits de toute participation sportive et ce, pendant quatre ans. Ainsi, au total, neuf athlètes se sont retirés avant les sélections finales d’Équipe Canada.

En toute objectivité, Toronto 2015 a été un franc succès pour le Canada. Nos athlètes ont offert des performances qui leur ont permis d’atteindre le podium et de battre des records. Des Canadiens de tout âge ont été inspirés par eux et leurs prestations ont unifié, une fois de plus, le pays comme rien d’autre ou presque ne peut le faire.

Prévention proactive

Maintenant, imaginez à quel point ce scénario aurait été différent si un ou plusieurs athlètes canadiens s’étaient fait prendre pour dopage durant les Jeux. Ce n’est pas difficile d’imaginer les manchettes ou de prévoir la réaction négative généralisée.

Ce n’est jamais une bonne nouvelle lorsqu’un athlète se fait prendre pour dopage,  mais les résultats obtenus avant les Jeux confirment que le PCA élargi réussit à faire ce qu’il est censé faire, c.-à-d. maintenir des règles du jeu équitables pour la très grande majorité des athlètes qui pratiquent leur sport sans se doper.

En plus des tests de dopage effectués en vue des Jeux de Toronto, le CCES a allégué neuf autres violations des règles antidopage jusqu’à ce jour cette année, gonflant le total à 18 depuis le début de janvier. Cela représente un nombre plus élevé que le nombre total obtenu durant l’année 2014 au complet.

Le point de vue du verre à moitié plein reconnaît également que les efforts visant à prévenir les infractions liées au dopage au moyen de la sensibilisation sont plus complets que jamais. Au cours des huit premiers mois de 2015, plus de 20 500 athlètes de l’équipe nationale, universitaires et collégiaux ont accédé à notre module d’apprentissage en ligne amélioré. Il va de soi que plus nous rehaussons les efforts en terme d’éducation, meilleures sont les chances de réduire autant les violations intentionnelles que celles commises par inadvertance.

Mise au point

Si l’on regarde la situation d’un autre œil, un point de vue du verre à moitié vide serait probablement axé sur le fait que le nombre record de violations des règles antidopage recensées cette année confirme que le dopage peut avoir des répercussions sur n’importe quel sport.

En vertu du nouveau PCA, des violations des règles antidopage ont été signalées cette année dans deux sports sans antécédent de dopage. Encore une fois, cela nous rappelle qu’il s’agit d’un problème qui nous concerne tous, peu importe le sport.

Lorsque j’examine l’avenir à la fin de la période d’adoption le 31 mars 2016, je pense que nous aurons d’autres raisons d’être optimistes et préoccupés.

En fin de compte, l’expérience accumulée jusqu’à ce jour en vertu du nouveau PCA me dit deux choses : premièrement, que le dopage demeure une réalité dans le sport canadien et, deuxièmement, que nos efforts collectifs visant à investir dans la sensibilisation, le nombre plus élevé de tests, la collecte de renseignements et les enquêtes ciblées fonctionnent.