Les têtes dans le sable

15 mars 2011

Il semble bien que le problème des coups portés à la tête au hockey soit en train de susciter quelque peu d’intérêt, même parmi les gros bonnets de la LNH, qui ont l’air de vouloir se sortir la tête du sable. Je ne suis pas sûr cependant de ce qui cloche avec ce plan en un seul point : « bannir les coups à la tête, intentionnels ou non, et appuyer l’interdiction de conséquences graves – expulsion du match et suspension de trois parties pour une première offense ».

Tout de même, le fait de reconnaître que vous avez un problème est apparemment un premier pas en vue de faire quelque chose à ce sujet. Tous les yeux sont tournés vers la LNH – le Premier Ministre, les politiciens de tout acabit, des entreprises socialement responsables (bon pour vous Air Canada et Via Rail!) et des parents qui ont à décider d’inscrire ou non leurs enfants au sport du hockey.

L’impact des héros de la LNH qui portent imprudemment des coups à la tête de leurs adversaires sur la glace n’est pas sans s’exercer sur nos jeunes qui jouent au hockey dans nos communautés. Si vous n’avez pas assisté récemment à une partie de hockey mineur, vous n’aurez pas remarqué que les coups à la tête dans le hockey mineur sont maintenant devenus une pratique courante. Donc, cela m’amène à me poser la question : pourquoi est-ce le cas? Pourquoi les entraîneurs, les parents et les administrateurs admettent-ils tacitement ce comportement en ne faisant rien à ce sujet? Voici un exemple simple de ce que je veux dire. Les mises en échec font partie intégrale du sport du hockey tout comme bloquer ou plaquer un adversaire font partie intégrale du sport du football. Quand j’observe une séance d’entraînement typique au football, je vois qu’on consacre beaucoup de temps d’entraînement à enseigner les principes de base des techniques de blocage ou de plaquage. En comparaison, j’ai assisté à des séances d’entraînement au hockey mineur au cours des dernières années et je n’ai été témoin d’aucune seconde d’une séance d’entraînement qui soit consacrée à enseigner comment appliquer une mise en échec (comment appliquer proprement une mise en échec, comment subir une mise en échec, comment éviter une mise en échec). Je soupçonne aussi que les joueurs de hockey mineur, au moment où ils écoutent les propos d’avant-match de leurs entraîneurs, n’ont jamais entendu ce qui suit : « Les gars (les filles), je veux que vous sautiez sur la patinoire et que vous donniez tout ce que vous avez, à chaque seconde de chaque rotation. MAIS, je ne veux pas que vous frappiez un adversaire à la tête avec votre bâton ou avec n’importe quelle partie de votre corps. Si vous le faites, que vous soyez ou non punis par l’arbitre, vous n’obtiendrez plus aucun temps de glace pendant cette partie et pendant la prochaine. »

Ceux qui sont en position de faire quelque chose à propos du problème des coups à la tête ne devraient plus protéger leurs propres têtes en les maintenant enfouies dans le sable pendant que les cerveaux des athlètes sont exposés à des blessures graves qui entraînent, comme résultat de leur inaction, des conséquences pour la vie. 

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Concussion