Les Jeux n’ont pas commencé et les athlètes non dopés sont déjà perdants

25 juillet 2016

Malheureusement, j’avais tort.

J’avais naïvement espéré que le Comité international olympique (CIO) reconnaîtrait tous les signes manifestes et écouterait le cri assourdissant des gens du monde entier qui ont demandé l’interdiction de la participation des athlètes russes à Rio.

Les athlètes non dopés – et ceux parmi nous qui croient encore au sport sans dopage et qui l’encouragent – espéraient que le CIO sanctionne le système de sport russe pour ce que le professeur de droit canadien Richard McLaren considère comme la subversion délibérée du Code mondial antidopage.

Parallèlement, nous avons plaidé la cause des athlètes russes non dopés en soutenant qu’ils devraient avoir la chance d’obtenir le droit de participer à Rio en apportant la preuve d’avoir pris part à des programmes antidopage efficaces à l’extérieur de la Russie.

Le CIO a toutefois abdiqué. Plutôt que de rendre claire une affaire que l’on pourrait qualifier de plus grand scandale de dopage de l’histoire du sport tout en faisant preuve de leadership, le CIO a créé une controverse, de la confusion et a entaché les valeurs olympiques et l’intégrité même du sport.

Et soyons clairs. Il existait une autre option – une bien meilleure option.

Une coalition des principales organisations nationales antidopage, dont le CCES, a proposé un ensemble de critères tirés du Code mondial antidopage pour évaluer les athlètes russes de tous les sports. Nous avons aussi recommandé un petit comité d’experts pouvant réaliser cet examen simplifié.

Cette procédure aurait été équitable pour les athlètes russes non dopés, ainsi que pour tous les autres athlètes non dopés se rendant à Rio, et aurait été réalisée de façon efficace et équitable dans le peu de temps qui reste jusqu’aux Jeux de Rio.

À la place, le CIO a pris une décision déconcertante en choisissant de ne pas sanctionner la Russie en interdisant la participation de toute équipe du Comité olympique russe aux Jeux de Rio. Par ailleurs, au lieu d’établir un ensemble de critères conformes au Code pour évaluer l’admissibilité des athlètes russes non dopés, le président du CIO, Thomas Bach, et son comité exécutif ont choisi de confier aux fédérations internationales (FI) de sport cette lourde responsabilité.

La réalité est que les FI n’ont peut-être pas la capacité, l’habileté technique ou même le temps de réaliser cette énorme tâche laborieuse à peine quelques jours avant la cérémonie d’ouverture des Jeux de Rio.

En revanche, le Comité international paralympique (CIP) a fait preuve du leadership décisif et clair auquel tout le monde s’attendait. Vendredi dernier, il a pris la décision de suspendre le Comité paralympique russe et lui a interdit de participer à Rio. Il s’agissait de la bonne décision en présence de ces preuves irréfutables.

L’absence d’une mesure corrective énergique et décisive de la part du CIO contre un système sportif corrompu est démoralisante et décourageante.

Cela m’amène à me demander pourquoi les dirigeants mondiaux des Olympiques trouvent si difficile de faire les choses de la bonne façon.

En fin de compte, le plus grand perdant dans toute cette histoire, c’est l’intégrité du sport.