Leçons à tirer de Lance

23 janvier 2013
Le Art

Qu’avons-nous appris de nouveau la semaine dernière lors de la confession publique de Lance Armstrong à Oprah? En matière de dopage dans le domaine du cyclisme, rien que nous ne savions pas déjà. Mais pouvons-nous tirer des leçons du fait que toutes ces années, il jurait ne pas se doper alors que c’était faux? Peut-être.

Leçon 1. Lance ne croyait pas que se doper, c’était tricher (quand vous croyez que les autres aussi se dopent, vous ne trichez pas). Dans son monde, deux négatifs font un positif.

Leçon 2. Lance admet la vérité uniquement quand personne, et je veux vraiment dire plus personne ne croit ses mensonges. Dans son monde, c’est bien de mentir si personne ne s’en rend compte.

Leçon 3. Lance croit qu’il mérite une peine moins sévère. Même s’il a été informé plusieurs fois des règlements et des sanctions en matière de dopage, lesquelles stipulaient clairement qu’une suspension à vie de son sport serait infligée pour le type de dopage dont Lance a été reconnu coupable, il croit tout de même que ses sanctions sont injustes. Dans son monde, ses sanctions devraient être plus clémentes que celles des autres.

Leçon 4. Lance croit que se défendre atténue l’infraction qu’il a commise. Dans son monde, vous pouvez intimider les autres si cela vous avantage, même si vous avez recours à des mensonges et à la tricherie.

Voici quelques vraies leçons à tirer du scandale Armstrong dans le domaine du cyclisme : 

  1. Puisque certains athlètes croient que tous les athlètes de leur sport se dopent et qu’ils se servent de ce mythe pour justifier la raison pour laquelle ils se dopent, nous avons besoin d’un grand nombre d’athlètes sains qui prendront position et souligneront l’importance de prendre part à des compétitions sans se doper;
  2. Les organismes directeurs de sport, comme l’Union cycliste internationale (UCI), ne peuvent pas régir le dopage dans son domaine. La planification des contrôles, le prélèvement des échantillons et la gestion des résultats doivent être confiés à un organisme antidopage indépendant. Les organismes de sport qui contrôle eux-mêmes le dopage au sein de leur sport se trouvent en conflit d’intérêts;
  3. Les enquêtes, incluant les forces policières et les autres autorités publiques fournissant des renseignements sur les organismes antidopage, de même que les témoignages oculaires sous serment des athlètes et de leur entourage, constituent d’excellents moyens de détection de la tricherie chez les athlètes;
  4. Le passeport biologique permet de prévenir et de détecter le dopage chez les athlètes qui trichent;
  5. Les célébrités adulées peuvent facilement nous induire en erreur. Plusieurs héros sportifs restent dans l’ombre bien qu’ils mériteraient beaucoup plus notre attention et notre gratitude (Clara Hughes, Joannie Rochette et Alex Bilodeau me viennent immédiatement à l’esprit);
  6. Les entreprises commanditaires devraient inclure, dans leurs ententes avec les athlètes, des clauses prévoyant des sanctions pécuniaires considérables en cas de dopage;
  7. Le dopage représente un problème éthique. Il s’agit de prendre la bonne décision. Nous devons nous assurer que pour un athlète, le dopage ne constitue pas une solution facile. L’attrait de la gloire et de la fortune, de même que le soutien des médecins, des entraîneurs et des autres membres du personnel de soutien ont fait en sorte que le dopage est devenu la solution facile pour Lance;
  8. Des valeurs solides, acquises dès les premières expériences sportives, représentent le seul moyen de défense contre le dopage dans le sport.