Dans le sport, le courage se présente sous toutes ses formes

20 juillet 2015
A pole vaulter goes over the top

Le 15 juillet 2015, Caitlyn Jenner a reçu le Arthur Ashe Courage Award, qui est remis à un athlète défendant ses croyances, quel qu’en soit le prix à payer. Elle a attiré l’attention sur les problèmes auxquels les transgenres font face, et il ne fait aucun doute que son histoire permettra de briser certaines barrières sociales qu’affrontent les gens dont l’identité de genre ne s’harmonise pas à leur anatomie biologique.

Notre compréhension de ce qu’est l’identité de genre a évolué depuis les années 1960, quand Caitlyn, encore un jeune garçon (Bruce), a commencé à faire du sport. Des études ont montré que dès l’âge de trois ans, les enfants peuvent différencier un homme d’une femme et déterminer s’ils sont un garçon ou une fille. Caitlyn a d’ailleurs affirmé que son désir d’être une femme remonte à l’enfance, ce qui signifie qu’elle se considérait comme une femme au début de sa carrière sportive.

Que serait-il arrivé si, dès le départ, Caitlyn s’était affirmée en tant que femme? Elle aurait probablement dû se retirer du milieu sportif. Les normes sociales et les règlements du domaine sportif de l’époque auraient peut-être entraîné son exclusion. Elle n’aurait pu exceller dans le sport et se serait privée de nombreuses expériences sportives positives.

Aujourd’hui, on comprend mieux (mais il nous reste encore du chemin à parcourir) l’identité de genre. Pour la majeure partie des gens, l’identité de genre est compatible avec l’anatomie biologique… mais que ce n’est pas le cas pour tout le monde. On comprend qu’en fait le genre est plus une question de continuum qu’une catégorie de mâles et une catégorie de femelles, donc deux catégories complètement distinctes.

Notre compréhension approfondie de l’identité de genre confronte le sport à des défis complexes, surtout s’il faut qu’il se pose la question suivante : « Comment le monde du sport reconnaît-il le droit de la personne de participer à un sport – dans la catégorie de genre à laquelle elle s’identifie – tout en maintenant des conditions équitables déterminées liées aux répercussions qu’entraînent les hormones dominantes (testostérone et estrogène), qui différencient la majorité des hommes des femmes? » Quand deux valeurs, comme l’inclusion et l’esprit sportif, entrent en conflit, l’une des deux devrait-elle avoir priorité sur l’autre? Si oui, comment décide-t-on à laquelle donner priorité? La réponse consisterait peut-être à déterminer quelle valeur, si elle est imposée à l’autre, nuit le moins.

Ces questions suscitent de plus grandes questions comme « Le sport devrait-il être divisé selon l’anatomie biologique? », « Le sport devrait-il être catégorisé selon l’identité de genre? », « Comment le sport peut-il gérer le fossé qui existe entre la façon dont le sport est divisé aujourd’hui et la réalité des athlètes transgenres? »

Les plus récentes actions de Caitlyn, comme l’a souligné le Arthur Ashe Courage Award, servent à souligner la nécessité d’étudier en profondeur ces questions difficiles.

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