Combler l’écart

28 avril 2014
Seuls les haltères font de la drogue

Chaque fois que je regarde la « guerre de l’attrition », mieux connue sous le nom de « séries éliminatoires de la Coupe Stanley », l’endurance, la force et la vitesse, de même que le courage, de ces athlètes de la Ligue nationale de hockey (LNH) m’impressionnent toujours. Les qualités athlétiques extraordinaires similaires des joueurs de basketball professionnels et de nos propres Raptors, de Toronto, maintenant que les séries éliminatoires de la National Basketball Association (NBA) sont commencées, m’impressionnent également. Malgré tout, quand je regarde une partie, je ne peux m’empêcher de me demander si l’un de ces athlètes utilise des substances visant à rehausser la performance. C’est la réalité de notre industrie sportive professionnelle actuelle. Toutes les grandes performances athlétiques sont quelque peu mises en doute en raison de la menace de dopage qui plane.

Au Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES), nous nous préoccupons du doute qui s’installe non seulement sur les athlètes professionnels, mais sur tous les athlètes qui représentent leur pays. Mais il est possible que ce doute se dissipe dans un avenir rapproché pour les sports qui décident de le faire. Le nouveau Code mondial antidopage (Code) révisé entrera en vigueur le 1er janvier 2015. Il comprendra de nouvelles règles et des demandes plus strictes quant à la manière de mettre ces règles en place. Les nouvelles règles comblent l’écart par rapport aux cas de dopage, et les règles plus strictes en matière de mise en place obligent les sports à porter une plus grande attention à ces règles.

La décision motivée de la United States Anti-Doping Agency dans le cas de Lance Armstrong nous a montré jusqu’à quel point la tricherie peut être sophistiquée. Le rapport de la Australian Crime Commission a fait savoir que le crime organisé faisait partie intégrante du dopage. Les données de notre propre Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) sur les saisies de drogues illustrent que les stéroïdes anabolisants constituent le deuxième type de drogues le plus saisi au pays. Si vous dirigez un sport dans ce pays et qu’en consultant ces données vous vous dites que votre sport n’éprouve pas de problème de dopage, les chances sont que vous manquez quelque chose.

Au Canada, le CCES a consulté la communauté sportive à de nombreuses reprises concernant les révisions du Code au cours des deux dernières années. Les nouvelles règles sont maintenant établies. Il ne nous reste plus qu’à déterminer comment les mettre en place. Le processus visant à déterminer la meilleure façon de mettre le nouveau Code en place au Canada a été entrepris lors du lancement de l’ébauche initiale du Programme canadien antidopage (notre version du Code au Canada). Le Symposium 2014 sur le Programme canadien antidopage, qui aura lieu les 12 et 13 mai à Ottawa, constituera la première grande étape en ce sens.

Tous les organismes nationaux de sport et les organismes multisports ont été invités à assister au symposium, lequel sera très interactif afin que nous analysions ensemble les répercussions du nouveau Code et la meilleure façon de le mettre en place au Canada. Puisque nous avons besoin d’eux pour régler ce problème, les athlètes devraient assister au symposium. Pour cette raison, nous conseillons vivement à tous les organismes de sport de faire tout leur possible pour s’assurer que leurs athlètes peuvent y participer.

C’est une excellente occasion pour nous tous qui nous engageons envers le sport sain d’aider à combler l’écart par rapport aux cas de dopage et à dissiper la menace qui pèse sur les performances de nos athlètes. Malheureusement, pour tous les athlètes de la LNH et de la NBA qui ne se dopent pas, il est peu probable que ces associations adoptent la version du Code de 2015. Cette décision pourrait s’avérer couteuse.  

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Dopage